Arrivée à Taliouine avec un temps maussade, une fois n’est pas coutume. La route qui mène au camping (super joli, super équipé) domine la ville. Le soir, averse, la nuit orage : pas terrible pour nous mais ça fait longtemps qu’il n’a pas plu et Allah à fini par entendre leur prière.
Le lendemain, bruine et 8°, Brrr… On se rend à la maison du SAFRAN dont Taliouine est la capitale. Les crocus en photos ne sont pas d’aujourd’hui : la floraison à lieu en Octobre/Novembre, on ne risque pas d’en voir en Mars ! Dommage, ça doit être bien joli. On extrait rapidement après la récolte les 3 étamines par fleur : il en faut une centaine pour faire un gramme, ce qui explique le prix. Une charmante hôtesse nous offre un thé au safran (il faut 7 filaments pour une théière de 2 personnes), pour moi c’est une saveur agréable, Marie Christine aime moins. Le safran a de multiples utilisations, la cuisine bien sûr (tajine au poulet, au veau, thé…), thérapeutiques (problèmes respiratoires, douleurs…), décoratives (encres pour calligraphie, dessins sur le visage des mariées…).
Nous repartons un peu plus savant vers la vallée du Drâa. Un Ksar en ruine salue notre départ.
La route de montagne est mal revêtue, on ne peut se croiser qu’en mordant sur les bas cotés et les nids de poule pas très visibles sous les flaques : la pluie est toujours intermittente. Nous franchissons 2 cols, 1860 et 1650 m d’altitude : c’est très frustrant car un aperçoit des paysages somptueux malgré une visibilité médiocre.
Dans la vallée, le soleil refait son apparition, les montagnes prennent de belles couleurs. Après Tazenacht, des mines de cuivre : les roches sont vertes ou grises. Les masures sont les habitations des ouvriers de la mine, un avant goût de l’enfer… Heureusement, un peu plus loin, on retrouve des couleurs plus chaudes.
En approchant d’Agdz, une casbah s’étire au pied de la montagne, un panneau « route inondée » rappelle que même dans le désert, en cas de précipitations, la route peut être submergée. Et comme souvent, près d’un oued, des canaux d’irrigation sans lesquels rien ne pousse.
Enfin, nous arrivons à ZAGORA, capitale de la vallée du Drâa, et son panneau « Tombouctou, 52 jours de chameau » incontournable ! Le lendemain matin, on se lance en vélo sur la rive est du Drâa. On longe la palmeraie et sur la même route, se faisant face, d’un côté les habitations pour les habitants et de l’autre les hôtels de luxe : quel raccourci !
En rentrant, quelques personnages : des femmes avec la charge sur la tête, un cultivateur, avec burnous, remonte de la palmeraie avec une botte de cives, une femme avec le voile traditionnel très coloré. Sur une maison en pisé « minable » cette porte très colorée et travaillée.
L’après midi, on vous invite dans la palmeraie ouest. On pénètre par des chemins étroits, entre 2 murs de pisés très hauts, c’est un vrai labyrinthe ! Plus loin, les parcelles sont plus grandes, les murs ont en partie disparus. Nous avons surtout vu du henné dans ces cultures, ils font 3 récoltes par an. Retour par la ville. Comme toujours, tous plein de boutiques et d’échoppes, là, ce sont des ferronniers qui travaillent en partie sur le trottoir. L’ouvrier de droite fait un escalier en colimaçon, celui de gauche soude à l’arc muni de ses protections : lunettes de soleil et foulard qui filtre poussières et fumées…
Retour au camping, ciel bleu. Comme dit le poète :
« le ciel est par-dessus le toit,
si bleu si calme,
un arbre par-dessus le toit
berce sa palme »