Sur le chemin du retour, passer à Casablanca pour visiter la mosquée Hassan II s’impose : l’an dernier, nous étions passés trop tard.
Venant du sud par la route côtière, nous avons parcouru la magnifique corniche, dépassé la plage immense et le phare. De très loin, on peut voir le minaret de 200m (le plus haut du monde), on ne peut pas se tromper. Parking CC à 50m de l’esplanade, on part pour la visite, mais il est 11H passées et la prochaine (et dernière) visite est à 14 heures. On a largement le temps de voir l’extérieur : on a accès à toute la façade et une partie des cotés, la partie arrière est fermée pour des réparations. Pour les grandes occasions, l'esplanade peut accueillir jusqu'à 80 000 fidèles.
C’est un bâtiment élevé en partie sur la mer en 6 ans (de 1987 à 1993) par 2 500 ouvriers et 10 000 artisans, mêlant la modernité et la tradition. Il est imposant par son minaret, mais aussi par sa surface et sa hauteur : la salle de prière mesure 200m de long, 100m de large et 65m de haut, le total des 3 dimensions est 365 (= 1an). Les portes sont impressionnantes : réalisées en titane (métal léger utilisé en aéronautique), elles sont couvertes d’éléments en filigrane (comme la photo en bas à droite : ~30 cm de coté). La photo de gauche est une fontaine du pied du minaret réalisée en zelliges (fresques ou mozaique géométriques en céramique).
Toujours vus de l’extérieur, d’autres zelliges, un plafond apparent au dessus d’une porte avec des stucs (plâtre + poudre de marbre + blanc d’œuf) aux dessins inextricables, une partie d’une porte en titane + filigranes, un lustre en laiton (peut être 2,5 m de diamètre, 3,5 m de haut). On comprend devant l’ampleur du travail que les artisans y aient passés des millions d’heures. A propos, la mosquée a coûté 2milliards de $, financé par l’état, le roi et surtout une souscription publique des marocains résidents ou exilés.
Retour au CC pour casser la croûte. Façon de parler puisque c’était une très belle araignée qui était au menu, achetée vivante la veille au soir et cuite dans la foulée. Excellente.
Enfin la visite de l’intérieur. Ce qui frappe d’abord, c’est le gigantisme. La salle est immense, elle peut contenir 20 000 fidèles mâles, auxquels il faut rajouter 5 000 femmes qui on accès à 2 tribunes en parties dissimulées derrières des colonnes en granit rose et surtout des moucharabiehs en cèdre superbement ouvragés. Tous les matériaux proviennent du royaume : l’onyx, le marbre, le granit rose, les céramiques, plâtre, cèdre… à l’exception du marbre blanc de Carrare utilisé pour la décoration du Mihrab (photo milieu gauche), orienté vers la Mecque, d’où le prédicateur s’adresse aux fidèles. Remarquer les sols (marbres, onyx, travertin), les plafonds en cèdre sculpté et/ou peint, les dentelles de stuc.
La mosquée est « décapotable » : par grande chaleur, le toit en 2 parties coulisse et permet l’aération de la salle !
Désolé pour les photos un peu déformées à cause des courtes focales pour saisir l’ensemble du monument.
Encore des détails : stucs, plafonds, moucharabieh (passage des femmes pour accéder aux mezzanines). En bas, la salle d’ablution des hommes : un joyau constitué de 41 fontaines en marbre en forme de lotus, des colonnades en marbre, des stucs… A droite, la salle chaude du hammam (jamais mise en service, on ne sait pas pourquoi)
La visite se termine par le bain turc, lui aussi est très beau et resté vierge à ce jour.
En tout, une petite heure de visite bien remplie, bien commentée d’un monument incomparable. De quoi ne pas regretter le prix de la visite : 120 DH pour les étrangers, c’est une exception au Maroc ou nous n’avons jamais payé + de 20 DH une visite (sauf Majorelle à Marrakech). Proportionnellement, c’est encore + cher pour les marocains qui payent quand même 60 DH !
Retour au CC et route vers le Nord. La banlieue nord de Casa est plus que pauvre : quel contraste entre la magnificence que l’on vient de voir et les bidonvilles (planches et tôles ondulées) en partie dissimulés derrières de haut murs. Pas vraiment le cœur à faire des photos…
Arrêt juste au coucher du soleil en partie masqué par les embruns.
La suite, passage à Rabat, Salé, Mehdia et nuit à Chefchaouen