Nous sommes repartis du camping d’Essaouira, les vidanges et le plein d’eau effectués, les batteries de tous les matériels chargés : le camping, c’est un peu plus cher et moins typique que le bivouac, mais c’est le confort.
Direction Agadir par la côte, sur une belle route bien revêtue, et toujours avec une belle brise du nord ouest. En sortie d’une petite bourgade, un gendarme nous fait ranger à droite. D’après ses jumelles, je roulais à 74km pour 60. Contrôle des papiers, menace d’amende de 300DH. Je proteste car j’avais le sentiment d’aller à la bonne vitesse. Son collègue plus gradé arrive, on discute de choses et d’autres, il regarde l’appareil photo et finit par demander à Marie Christine s’il me met l’amende. Finalement, il est reparti tout content avec un petit sac de vêtements et en nous souhaitant bon voyage. De quoi me réconcilier avec les flics…
Puis le paysage change, le relief est accentué et on commence à voir des arganiers, puis des chèvres : le rêve du photographe !!!
En suivant le troupeau, j’ai la chance d’en photographier 2 fois dans les arbres. Les arganiers sont très beaux, les troncs torturés un peu comme les oliviers, les feuilles sont fines et cachent de très belles épines : comment font les chèvres pour monter sans se piquer ? En ce moment, les fruits ressemblent à des olives vertes très dures, ils ne seront récoltés que cet été.
Puis, un peu plus loin, il y a une coopérative féminine à l’entrée du village. Arrêt et explications sur le traitement des fruits :
- Une première femme casse la pulpe desséchée qui entoure le noyau avec un galet sur un billot.
- La seconde casse le noyau avec les mêmes outils et récupère l’amandon. Le noyau est très épais, extrêmement dur, l’amandon est très petit ( ~ 1/4 d’une amande).
- Pour faire l’huile d’argan alimentaire, il faut griller les amandons (voir photo du four en terre, le combustible est la coque du noyau). On fait passer 1,5 à 2 kg d’amandes torréfiées pour faire 1 litre d’huile en tournant la petite meule. On sépare l’huile des résidus en ajoutant de l’eau. Nous n’avons pas vu cette extraction.
- Pour l’huile d’argan cosmétique, il faut 4 à 5 kg d’amandons qui sont pressés à froid. Aujourd’hui, on utilise des presses mécaniques ; celles de cette coopérative se trouve à Agadir et ne se visite pas.
- Nous avons gouté les amandons (très amers), puis nous avons trempé un excellent pain dans l’huile dont le goût n’est pas très prononcé, dans un très bon miel de fleurs d’arganier très brun et liquide comme l’acacia, puis dans l’AMLOU, mélange d’huile et de miel d’argan avec de la poudre d’amandes (les vraies) : c’est très bon, peut être un peu calorique…
Nous avons repris la route après avoir acheté un peu d’Amlou et de crème antiride miracle et laissé notre obole à ces dames charmantes (qui se laissent photographier, ce qui est rare).
Nous sommes repassés par un charmant petit village, IMSOUANE vu en 2012 ou nous pensions retrouver quelques souvenirs. Les japonais leur ont construit un port pour leurs barques de 5 mètres, en échange, ils peuvent pêcher avec leurs usines flottantes dans les eaux marocaines : chercher l’erreur !
C’est un spot réputé pour le surf, pas mal de jeunes un peu baba cool traînent quand ils ne sont pas sur leurs planches.
Les habitations côtières sont rustiques et colorées.
Nous sommes finalement installés à Taghazout, le vent étant calmé, nous allons y rester 2 jours (ou plus ?) en attendant de repartir vers la vallée du bonheur.