Dimanche matin, départ pour Marrakech. Nous avons pris le risque de passer par Telouèt malgré les avis concernant l’état de la route. Ca commence bien avec un beau revêtement, des vues superbes à chaque virage (Dieu sait s’ils sont nombreux). Des paysages très arides, avec, piquetés au bord de l’oued, des chênes verts et des genévriers. Puis, l’état de la route se gâte, le goudron est intermittent, puis inexistant. Ca nous oblige à réduire la vitesse : ça serait bien pour profiter des paysages si la conduite n’exigeait pas une attention maximum. Comme il y a très peu de circulation (et pour cause), il est facile de s’arrêter de temps en temps pour relâcher la concentration et profiter des vues sur les reliefs vertigineux et les vallées vertes, sur les kasbahs, les ksours ou sur les mariages incroyables de couleurs de roches. Après avoir franchi le col du Tizi n Telouèt, qui était la route traditionnelle des caravanes à l’époque du Glaoui, nous nous retrouvons sur la grande route, celle du Tizi N Tichka que l’on franchit à 2260 mètres. C’est le col le plus haut du Maroc, le vent y souffle violemment. En cours de descente, on croise une camionnette transport en commun (il y avait même 4 personnes accrochées à l’arrière…) Vous n’aurez pas de photos du col : tous les endroits ou l’on peut s’arrêter sont occupés par les marchands de souvenirs, entre autres des géodes d’améthyste de couleur rouge vif, bleu canard, rose fluo… et quand à ma copilote, en montagne, elle serre tout ce qu’elle peut et se cramponne à son siège…
Arrivés à Marrakech, on rejoint le Jardin Majorelle.
« Il a fallu quarante ans au peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) pour créer, avec passion, ce lieu enchanteur. Dans ses allées ombragées, on s’y promène au milieu d’arbres et de plantes exotiques, on y longe des chemins d’eau et des bassins emplis de nénuphars et de lotus. On y trouve, au détour d’un chemin, un bâtiment au charme mauresque et/ou style Art Déco, peint de couleurs primaires très vives dominées par le bleu intense. On y est apaisé et ensorcelé par l’harmonie de ce tableau luxuriant et vivant où les sens sont délicatement sollicités pour offrir une promenade magique, hors de la ville animée pourtant si proche, dans l’enceinte protégée par les hauts murs de terre, hors du temps. »
Ce jardin a été repris par Y. St Laurent et P. Bergé, restauré, embelli. Leur fondation gère aujourd’hui le site. Sous la colonne, une plaque commémorative à YSL. Des mariés ont choisis le jardin comme décor pour leurs photos, on ne peut rêver mieux.
Des palmes, des fougères des plantes grasses, des cactus…
Derrière les reflets du bassin, un petit bâtiment abrite l’exposition des affiches "LOVE" que YSL composait tous les ans pour présenter ses vœux à ses client(e)s.
Et puis, à tous ceux qui ont des belles mères, j’offre ce coussin qui peut accueillir de généreux postérieurs…
Ce jardin est vraiment magnifique, l'entretien et la propreté sont irréprochables: le Maroc ne nous a pas (encore) habitué à ce niveau de qualité. Ce doit être encore plus apprécié dans les chaleurs de l'été.
En fin d’après midi, nous arrivons à la Koutoubia, haute de 70m, construite au XII éme siècle. Posés sur le parking qui la jouxte, nous ne résistons pas à un petit tour sur la place Jemaa El Fna toute proche. La nuit n’est pas encore tombée mais la foule est présente et l’animation maximum : les orchestres, jongleurs, cracheurs de feu, porteurs d’eau… toutes les attractions attirent les groupes de curieux. Le café de France qui a connu l’attentat il a quelques années et puis, les vendeurs d’escargots (non merci!) qui sont à l’œuvre avec un certain succès (si vous voulez les cuire vous-même c’est en dessous). Si vous voulez des grillades, suivez la fumée…
On passe devant les marchands de jus d’orange et on s’enfile dans les souks : on en découvre un sur deux étages : il y en a pour tous les goûts (surtout le mauvais), il y a quand même de beaux bijoux, des épices et cosmétiques. Mais nous ne nous laissons pas tenter, les prix sont dissuasifs : pour les marocains « Marrakech = Arnakech ». En rentrant, nous repassons devant les restaurants ou l’on peut tout goûter, y compris les têtes de moutons/chèvres bouillies, les soupes, tripes, haricots, poissons grillés, couscous, tajines… j’en ai peut être oublié. Comme nous avons bien mangé le midi, et que nous avions testé en 2012, nous rentrons sagement au CC.
Demain, révision du CC et départ pour OUZOUD.